Et 70 c'est ce qui reste apres un tri drastique. Faut dire, avec mon appareil qui surexpose, ca fait beaucoup de dechets. Cela dit, merci au magnifique temps de Belgique qui donne comme un avant-gout de longue soiree d'hiver. sans ca elles seraient pas encore en ligne, ces petites images du Japon... Album photos num. 28 tout en bas a gauche...

En vrac passe que l'heure tourne, que je suis dans un cyber-cafe chinois avec un gros qui gueule, fume et rote a cote de moi (c'est fou ce qu'on se deshabitue vite de la Chine!!!) et que je vais pas vous faire maintenant un recit par le menu detail... Ce sera pour le retour a Xi'an, peut-etre.

Donc: Tokyo. C'est pas l'enfer urbain. Pas quand on est passe ailleurs en Asie. En Chine par exemple. Une vraie ville de plaisance par rapport a Xi'an, malgre une population beaucoup de fois plus nombreuse.

A quelques encablures des avenues bordees de buildings, on tombe rapidement sur des allees etroites et calmes avec maisons a 2-3 etages. Ici on ne detruit pas les habitats traditionnels pour les remplacer par des immondes buildings en beton. Tout est propre. Organise. Les gens parlent a un niveau sonore tolerable pour les oreilles. Faut dire qu'il n'y a pas la sono a fond a chaque magasin, pas les coups de klaxon incessants, pas les freins crissants des velos, pas les sonneries stridentes des telephones, bref: des vacances pour les oreilles. Idem pour le nez.

Par contre l'estomac est moins convaincu: pratiquement impossible de rester vegetarienne a moins de se faire nonne et de vivre dans un monastere bouddhiste. Et bon, les sashimis de concombre sur lit d'algues, dans le meilleur des cas on s'en lasse, dans le pire on meurt de faim...  Mais la redemption est possible grace au secours des curries indiens, pizzas italiennes et patisseries francaises ;-) Je vais donc survivre, et les poissons, crevettes, boeufs, porcs et poulets aussi!!!

La suite du carnet japonais, c'est pour dans quelques jours! Avec les photos, Mesdames et Messieurs! Et Laurence en Belgique, c'est dans juste une semaine!!! Youhou!!!

Waouw, l'organisation des trains/metro/gares!!! Un gars qui n'avait surement pas l'habitude de voyager seul m'avait dit que sans guide, je ne m'en sortirais pas a la gare de Tokyo. Et ben j'ai jamais rien vu d'aussi organise et clair!!! Faut envoyer la STIB et la SNCF en stage ici (ndlr: les societes de transport urbain bruxellois et de chemins de fer belges)...

Meme les trains sont peints dans la couleur de leur ligne, il y a donc des rames vertes, des jaunes, des bleues, ca met un peu de joie, dans le paysage visuel au mois car au niveau sonore c'est presque mortel: interdiction (respectee) d'utiliser son telephone portable, et les gens, souvent seuls, dorment la plupart du temps dans le metro.

Impossible de se perdre donc dans ce dedale hyper balise, par contre une fois dans la rue, je perds la boule sans ma boussole...

Bon, avant de continuer, quelques rudiments de langue japonaise:

- le vocabulaire: tout le monde, a commencer par eux, pense que les Japonais parlent tres mal l'anglais. En fait ils le parlent un peu sans le savoir. Exemple: quand on commande un cafe ou un the, le serveur vous demande si vous le voulez "hoto" ou "ice". Selon la meme regle "un mot anglais + terminaison -o --> un mot japonais", j'ai aussi entendu: eleganto, ticketo, seto (un set de repas, cad un plateau avec un plat principal et qq accompagnements). L'evidentissime "toiletto". Etc etc

- la prononciation: il est tout a fait normal d'aller au restaurant "itariano" et d'accompagner ses tapas de "sanglia" (du vecu). En effet, "r" et "l" c'est kif kif et bourricot.

R.A.S., glande a Kyoto: parc imperial, leche-vitrine, marche alimentaire, petit pot sympathique avec les geishas croisees dans Gion, on s'echange nos trucs de maquillage... :-)))

La question du jour: on est dans une annee japonaise qui se termine en 18, mais quelle est cette annee? Et sur quoi le calendrier nippon est-il base? C'est une vraie question, je ne connais pas la reponse...

Apres la pluie le beau temps... et hop, direction Kobe. Je rends hommage a cette ville cosmopolite, un centre portuaire international, en allant me balader dans le Chinatown (et qu'est-ce que j'entends en musique de fond? Allez, ceux de Xi'an, vous devez deviner... Et oui, le tube de l'annee, voire de la decennie: "Wo ai ni"!!!), ensuite un train local qui longe la cote me mene a une petite station balneaire ou je bronze au milieu d'hawaiennes glam-rock (voir ci-dessous!) et je conclus la journee en allant deguster des tapas. Sacrilege? Non, c'est des tapas de style "fusion" nippo-iberique: des cubes de thon frais nappes de sauce soja + wasabi, accompagnes d'avocats et de beignets de racines de lotus, un vrai delice! Et c'est bon que je suis pas fan de biere, j'aurais aussi pu me faire une Kriek au bar a bieres belges du coin. Vraiment!!! On se croirait presque a Saint-Gery...

L'image du jour: il y a sur la plage des ados en cosplay, notamment 2 filles, terribles: on dirait 2 cadavres d'hawaiennes gothico-glam-rock version laide au bois dormant!!! Tignasse decoloree jaune paille, le peu de vetements portes est rose petant, des guirlandes de grosses fleurs autour du cou et des poignets, les yeux entoures de 2 cercles concentriques blanc et noir, pfou, ca fait un peu peur quand meme! Bientot une photo pour vous prouver que c'est pas le fruit d'une hallucination post-insolation...

Aie, presque une semaine de retard a rattraper... Bon, vu que j'ai deniche un cyber-cafe chinois bien crade, enfume et surtout pas cher, bref une vraie oasis au milieu de l'environnement aseptise du Japon, je vais me faire un plaisir de vous resumer tout ca...

le 24.07: Nara. Un classique sur les sentiers battus touristiques. Ancienne capitale nippone. On va pas bouder son plaisir: il faisait beau! Ca rendait la balade dans le grand parc, au milieu des temples et en compagnie des daims en liberte, pas desagreable du tout...

le 25.07: apres les sites a touristes, une echappee urbaine dans la trepidante et moderne Osaka. Qui vit au rythme d'un festival. En fait une grosse foire a bouffe. Et pour l'occasion, pas mal de couples en kimono. Plus qu'a Kyoto, pourtant ville representative de la tradition japonaise par excellence. Comme quoi, faut pas prendre au pied de la lettre tout ce que disent les guides touristiques.
Au passage, je monte au 40eme etage de l'Umeda Sky building, pour une vue panoramique a 360 degres sur la ville. L'ascension en ascenseur transparent me rappelle les defenestrations imaginaires d'Amelie Nothomb depuis une tour japonaise dans "Stupeurs et tremblements". Faut croire que c'est une manie des filles du plat pays que d'aimer les positions vertigineuses!!!

Le soir, petit BBQ sympa sur la terrasse d'une vieille connaissance belge (non, pas Amelie! ;-) avec d'un cote le soleil couchant, et de l'autre le feu d'artifice.

L'idee foireuse du jour: monter une echoppe de glaces et de gaufres au the vert a Bruxelles...

Le decor: Himeji, un des plus prestigieux chateaux japonais. A cote, une mosaique de jardins dans un ancien domaine de samourais. Tout est savamment ordonne, minutieusement soigne. Il pleut a seaux.  Au centre d'un petit pont en pierre, il y a moi. Accroupie, tenant d'une main mon parapluie, et de l'autre fouillant un parterre de fleurs a la recherche de ma bague qu'une branche de bambou rebelle m'a otee du doigt et a envoyee je ne sais ou dans les massifs de plantations. Panique. Desesperee je cherche sans conviction. Je me releve, et la, ouf, je la vois dans le parterre d'en face. Tout juste. Un garde-jardinier arrive. Encore un peu je me faisais attraper en train de tripatouiller les plantations. Il aurait surement pas apprecie...

Bon voila, a part ca si ca continue je vais claquer mon fric a bouffer des desserts entre 2 visites, le temps d'essayer de secher (en fait de geler sous la clim) et d'attendre une accalmie qui ne vient pas...

Kyoto l'ete
miam les glaces au the
l'ete a Kyoto
quand la pluie tombe a flots...

Toutes mes economies chinoises en poche pretes a etre depensees, me voici arrivee depuis mercredi soir au Japon. Premiere escale sur la route du soleil levant: Kyoto.
Mes angoisses pre-viatiques se sont dissipees:

- malgre le retard de l'avion a Shanghai, j'ai pas rate le dernier train de l'aeroport d'Osaka vers Kyoto et j'ai pas du dormir a l'aeroport d'Osaka

- l'ami kyotoite de mon ami tokyoite de xian (vous suivez?) cense m'accueillir et reserver un hotel pour moi etait tout etonne au telephone, il ne m'attendait que le lendemain soir... mais il a accouru quand meme et j'ai pas du dormir dans le hall d'attente de la gare (super moderne d'ailleurs cette gare, comme une grande cathedrale d'acier et de verre, les photos suivront quand j'aurai une meilleure connexion cad de retour a Xian voire en Belgique!).

- il y a des seche-cheveux dans tous les hotels, ouf le plan epouvantail est evite

- le chargeur de mon iPod made in Japan supporte le 110volts, je peux donc ecouter ma musique!

Des jeudi soir et jusque vendredi c'etait la grosse drache, comme un 21 juillet en Belgique (ndlr pour les non Belges: c'est le jour de la fete nationale et il pleut toujours, evidemment...)! Ca tombe bien, c'etait le 21 ici aussi, le Dieu des Belges a du sentir que j'etais la et me feter ma fete nationale ;-)  D'ailleurs il parait que les jardins zen sont + beaux sous la pluie, j'ai donc eu beaucoup de chance d'en visiter par ce temps, c'est vrai que les tapis de mousse en etaient tout fumants de vapeur et les jardins de gravier gris, encore plus melancoliques...
Ceci dit le retour du soleil et de la chaleur ne sont pas pour me deplaire, car contrairement a tous ces europeens qui se plaignent d'une enieme canicule, moi j'etais sous le choc thermique des 15 degres en moins par rapport aux 40 de Xian... il etait temps que ca remonte!
Sinon mes journees se passent entre temples, dechiffrement des plans de bus en japonais et glace au the vert.
A partir de dimanche j'attaque des excursions d'un jour dans les alentours: Nara, Kobe, Osaka, Himeji...
Evidemment c'est tout different de la Chine et heureusement sinon ce seraient pas des vacances... Tout est ordre, calme, proprete, organisation, raffinement, politesse... presque a l'extreme. Je me demande combien de fois par jour les Jap disent merci et s'il vous plait mais ca frise le TOC (trouble obsessionnel compulsif). Faut pas toujours s'y fier, une caissiere dans un restaurant a essaye de me filer 900 yens au lieu de 9000, l'air de rien au milieu de ses courbettes, de ses sourires forces et de ses "arigato gozaimas" (merci beaucoup).

Sinon, ici rien des agressions visuelles, olfactives et sonores de la Chine, et on sent une vitalite intellectuelle et artistique malgre le carcan des conventions, pas comme en Chine ou toute marginalite peut envoyer en prison...
Bon voila pour l'episode d'aujourd'hui, y'a un frenchie qui attend le PC (oui ben ca pour le depaysement faut pas compter sur les Francais ;-) !

Derrière leur forme forme francisée, plein de villes en Chine ont un nom chinois reconnaissable (et donc mémorisable): Beijing pour Pékin, Nanjing pour Nankin, Guangzhou pour Canton (ah ça se corse quand même). Pour Hong Kong par contre il ne faut pas compter sur une quelconque assonance mnémotechnique: 香港, xianggang, signifiant le "port parfumé". Aujourd'hui ce serait plutôt le "port illuminé", en tous cas cet endroit mériterait au moins autant que Paris le nom de ville lumière.
Malgré leur rétrocession à la Chine continentale en 1997, ces territoires semblent rester plus ouverts à l'occident qu'à la "mère patrie": bon nombre d'étrangers peuvent y accoster sans visa, contrairement aux Chinois du continent qui ont besoin d'un permis spécial (idem pour Macau); on y sent une effervescence artistique bien plus moderne et innovatrice, en tous en comparaison avec le conservatisme soporifique de Xi'an; la population est assez cosmopolite, il y a notamment beaucoup d'Indiens et de Pakistanais qui interpellent les touristes pour leur proposer des guesthouses bon marché et des copies de sacs de grande marque.  La monnaie y est différente (le $ hongkongais) et on y parle un anglais approximatif mâtiné de cantonnais, bref avec mes 3 mots de mandarin j'en perdais mon latin.
Hong Kong est un des territoires les plus peuplés au monde avec une densité de 6 700 habitants/ km¹. Si l'on tient compte que, du fait des reliefs, seulement un cinquième du territoire est constructible, la concentration urbaine atteint donc en moyenne plus de 30 000 habitants/ km²... Malgré cela, combiné au climat tropical qui rend moite du matin au soir, l'atmosphère m'y a semblé moins étouffante ou invivable que dans d'autres villes, comme Delhi par exemple. Grâce à la présence de la mer sans doute. C'est d'ailleurs une chouette balade vespérale que de remonter l'"Avenue des stars"  sur la rive de Kowloon, face à la baie scintillant de ses mille feux. Et oui, le cinéma hong kongais a quand même révélé quelques noms! Si vous agrandissez la vignette ci-dessus, vous pourrez y découvrir quelques-uns des plus hauts immeubles du monde, dont 3 (je crois) sont à Hong Kong, ça fait quand même un beau pourcentage...
Et qu'est-ce qu'on y trouve dans toutes ces hautes tours? Des banques, des sociétés d'assurances, des sociétés high tech, et surtout des magasins, des magasins, et encore des magasins. Marchandises hors taxes paraît-il, mais gaffe aux arnaques quand même.
Mais, ô surprise, il y a aussi de la verdure, des collines et des plages! Le paradis? Pour ceux qui aiment habiter dans une tour, travailler dans une tour, faire du fitness dans une tour ou jouer au foot au milieu des tours, pavaner en grosse bagnole et partager leur WE entre les milliers de shopping malls et un bout de plage, oui, sûrement... Les autres: s'abstenir! Un enfer pour ceux qui aiment les horizontales et les courbes...